Comme annoncé dans un précédent post, j’ai pu assister à la conférence concernant la psychogénéalogie et je vous propose un résumé en deux parties conernant la psychogénéalogie et son application clinique : la thérapie transgénérationelle.
Dans ce post, nous verrons donc les prémisses épistémologiques de la psychogénéalogie issus des travaux d’Anne Ancelin- Schützenberger, Josephine Hilgard et Ivan Boszormenyi-Nagy puis dans un second post nous nous intéresserons aux actions thérapeutiques qui peuvent être entreprises par un patient et le psychothérapeute au cours d’une thérapie.
La psychogénéalogie consiste à rechercher dans le vécu de nos ancêtres les sources de nos éventuels troubles psychologiques, difficultés comportementales ou maladies actuelles, qui se caractérisent sous trois formes différentes :
le syndrome d’anniversaire, qui est une répétition d’un événement familial passé, généralement traumatique, connu et parfois oublié, ou inconnu (inconscient), et qui fragilise les descendants à certaines périodes ou à certains âges spécifiques. Le terme de syndrome d’anniversaire a été formalisé par Anne Ancelin- Schützenberger tandis que Josephine Hilgard parle de manifestation d’anniversaire. D’après Ivan Boszormenyi-Nagy, c’est une loyauté invisible qui « nous pousse à répéter, sous forme de maladie, de mort, d’accidents, sur plusieurs générations, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas, des situations agréables ou des événements douloureux ».
le secret de famille est un acte volontaire par lequel une ou plusieurs personnes choisissent de taire une information ou un événement et de cacher cette vérité à d’autre(s). Le secret implique donc un système doté d’un réseau de complicités et crée un clivage entre ceux qui ont le droit de savoir et ceux qui ne l’ont pas.
le non-dit correspond à l’action de ne pas dire et par forcément à l’action délibérée de taire, comme dans le secret de famille.
La transmission au sein d’une famille sur plusieurs générations de ces types d’évènements (comme par exemple une faillite, un passage en prison ou devant les tribunaux, le sida, une naissance illégitime, un internement psychiatrique, une addiction, la couleur de peau d’origine, les choix politiques ou une religion différente de la majorité) est souvent inconsciente, invisible, non élaborée, ignorée ou tue et représentera autant de sujets, de personnes, de thèmes évités dans la conversation, et qui deviendront comme des fantômes qui viendront hanter les descendants. Cette transmission transgénérationnelle est donc le plus souvent indirecte et non élaborée ce qui rend son analyse et la résolution de ces problèmes subséquents ardues.
Dans les années 1970, Anne Ancelin-Schützenberger, Docteur en psychologie, psychothérapeute, psychodramatiste et professeur émérite à l’université de Nice, a travaillé auprès de malades du cancer qui lui a permis de découvrir que, chez certains individus, leur cancer s’était déclaré exactement à l’âge où une mère, un père, un grand-père, une tante, un cousin, étaient morts d’une maladie grave ou d’un accident, notamment chez une femme dont le cancer est apparu au même âge que chez tel grand-père. S’appuyant sur les travaux de Josephine Hilgard (1953), qui avait mis en évidence la répétition familiale d’un internement psychiatrique, elle développe la notion de syndrome d’anniversaire, en retenant l’exemple du cancer.
Nous verrons dans un second post l’apport de la psychogénéalogie aux différentes psychothérapies et les outils mis à la disposition du psychothérapeute pour aider le patient à se défaire et surmonter les non-dits, les secrets de famille et le syndrome d’anniversaire.
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