Commençons notre série étudiant en détail 6 facteurs de résistance au changement lors de l’hospitalisation longue durée ou de l’entrée en institution (Ehpad) de la personne âgée.
Le premier facteur de résistance est l’état dépressif du patient ou du futur résident. En thérapie brève et stratégique, la dépression marque « l’abandon de toute tentative de changement » et donc un épisode dépressif représente de facto un marqueur important d’une résistance au changement qu’il faut prendre en compte lors d’interaction avec un patient déprimé.
Voici quelques données épidémiologiques concernant les épisodes de dépression chez les personnes âgées :
- Dans la population générale des + de 85 ans, la prévalence des dépressions est de 12 à 15% et dans la population institutionalisée la prévalence s’élève à 10 à 45%.
- On estime que 60 à 70% des dépressions présentées par des patients ou résidents sont méconnues ou négligées.
Un traitement allopathique des épisodes dépressifs est majoritairement prescrit mais il est rarement accompagné d’autres prises en charge comme une psychothérapie, une revue régulière des traitements allopathiques en cours ou des éventuelles interactions médicamenteuses ni de l’éducation du patient et de son entourage (famille, aidants) aux symptômes et aux spécificités de la dépression.
Cependant il nous parait pertinent de caractériser et diagnostiquer ces épisodes dépressifs afin d’assurer une hospitalisation longue durée ou une entrée en institution dans de bonnes conditions de réussite pour le patient mais aussi son entourage relationnel (équipe soignante et famille/aidants).
L’objectif d’un accompagnement psychothérapeutique et notamment une thérapie brève, serait de proposer des perceptions alternatives pour flexibiliser cette résistance et envisager une entrée en institution ou à l’hôpital sereinement pour cette dernière étape de vie du patient/résident.
Comments